Evolution, Baguage et Sevrage

Maintenant que les jeunes sont nourris convenablement par les parents, ils poussent très vite ; on les voit grandir et évoluer rapidement et bientôt ils seront prêts à quitter le nid. Mais, bien avant d’en arriver là, il ne faut pas négliger une étape très importante : le baguage.

Pourquoi devrais-je baguer mes jeunes ? C’est une question souvent posée par de jeunes éleveurs. Vous trouverez toutes les explications dans les pages consacrées au baguage.

Tout d’abord, il faut se procurer des bagues fermées (de couleur ou non) et renseignées (N° de l’oiseau, de l’éleveur, du club, l’année). Pour cela, il faut être membre d’une association d’éleveurs d’oiseaux, bien entendu… de préférence l’A.F.O. !

Notre association prévoit plusieurs commandes chaque année, vous trouverez tous les renseignements à ce sujet ici.

En principe, les oisillons sont prêts à être bagués vers leur septième jour. Si toutefois on peut enlever trop facilement la bague, mieux vaut attendre un jour ou deux de plus avant de mettre la bague si l’on ne veut pas la perdre.

Alors, comment baguer ? Beaucoup d’éleveurs débutants se font une montagne du baguage. C’est simple à faire et il n’y a pas de quoi s’affoler… à moins d’avoir attendu trop longtemps pour cette opération car effectivement, à ce moment là, c’est plus difficile.

Si vous rencontrez quelques difficultés pour passer la bague, mouillez la patte avec de la salive ou utilisez de la vaseline.

Une fois que les jeunes sont bagués, il faut vérifier pendant quelques jours et, mieux encore, si possible plusieurs fois par jour que la bague est toujours bien en place car, il arrive parfois que l’un des parents essaie de l’enlever et il se peut aussi qu’un des doigts arrière glisse dans la bague.

Les premières plumes commencent maintenant à pousser et on découvre au fur et à mesure la couleur de l’oisillon. Là aussi il faut bien rester attentif : il n’est pas rare qu’un des parents (ou les deux) rognent les plumes nouvellement poussées. Pour tenter de faire cesser cette manie, il y a différentes possibilités.

D’abord, il faut déterminer qui est le coupable. Très souvent c’est la femelle, plus rarement le mâle et, malheureusement, parfois… les deux ! Dans ce dernier cas il est préférable de déplacer les jeunes dans un autre nid où se trouvent des oisillons ayant +/- le même âge. Si cela n’est pas possible, il faut appliquer un produit “anti-piquage”. On peut trouver différents produits chez nos partenaires (voir les publicités dans le bulletin ou sur ce site).

On entend dire aussi qu’en donnant du pissenlit, le piquage diminue et peut même cesser ? (Voir article de P. ROUCOUX dans le bulletin N° 92).

Si tout cela s’avère insuffisant, enlevez la femelle dès que les jeunes ont une quinzaine de jours. Dans la grande majorité des cas, le mâle s’en sortira très bien seul et sera tellement occupé à nourrir tout ce petit monde qu’il en oubliera, espérons le, de plumer ses jeunes ! Cette dernière méthode est, bien entendu, valable aussi quand on constate que c’est la femelle qui pique.

Dans les rares cas où ce serait le mâle le coupable, il suffit de l’enlever pour que la femelle élève seule ses jeunes. Après cette couvée, n’oubliez pas de la mettre au repos, car elle sera sans doute très fatiguée de ces 2 mois de dur labeur que constituent la ponte, la couvaison et l’élevage des jeunes !

Si tout se passe normalement, les jeunes devraient être entièrement emplumés au bout de 4 semaines et ils commenceront à se montrer devant l’ouverture du nid pour réclamer de la nourriture et, finalement ils sortiront.

Ceci est un stade qui nécessite aussi toute notre attention. En effet, le moment de la sortie des jeunes correspond souvent avec le début de la nouvelle ponte. Il arrive même que la femelle ponde déjà les premiers œufs alors que les derniers jeunes sont encore dans le nid… ce qui n’est pas sans risque. En effet, les œufs peuvent être souillés ou pire, cassés par les jeunes. Mieux vaut alors intervenir et les sortir tous du nid et les mettre dans le fond du box d’élevage, à moins que la femelle ne s’en soit déjà chargée… parfois même très violemment !

Si les jeunes n’ont pas d’abri à ce moment, ils risquent d’être agressés et même de se faire tuer par leur propre père (voir l’article de S. LAOSENGTHONG à ce sujet dans le bulletin N° 101).

Dès que les jeunes commencent à sortir du nid, donnez du millet en grappes à volonté dans le fond du box. C’est, pour les oiseaux, une gourmandise et, leur en donner est le meilleur moyen pour qu’ils apprennent rapidement à se nourrir seuls. Pour faciliter l’ingestion par les tous jeunes oiseaux, certains éleveurs préfèrent leur donner du millet en grappes rouge dont les grains sont beaucoup moins serrés que ceux du millet en grappes jaune !

Consultez aussi l’article qui vous explique comment produire du millet dans votre jardin !

En observant régulièrement son élevage, on ne le fait jamais assez (!), on constate qu’après environ une semaine, le père nourrit de moins en moins ses jeunes et qu’ils vont eux-mêmes grignoter dans le récipient de la pâtée, la mangeoire et sur les grappes de millet. Maintenant, ils commencent à se percher et tentent parfois de regagner le nid, ce qui n’est pas du goût des parents et entraîne bien souvent… des massacres !

Ils ont maintenant plus ou moins cinq semaines d’âge et c’est le moment de les séparer des parents surtout si l’on veut éviter les ennuis !

Dans un premier temps, mettez-les dans une cage d’élevage ou, à défaut, par 2 ou 3 dans une cage concours. Veillez aussi à les séparer tôt le matin ou au plus tard à midi ; ils auront ainsi suffisamment de temps pour se familiariser avec leur nouvel environnement avant la nuit.

Une bonne méthode est de loger en leur compagnie un vieux mâle chevronné. Il nourrira encore un peu les jeunes qui quémandent encore et leur montrera aussi le chemin vers les mangeoires et abreuvoirs. Mettez également un ou deux de ces derniers à +/- 5 cm de hauteur pour en faciliter l’accès à ces jeunes qui passent encore beaucoup de temps au fond de la cage.

Après tout ce que nous venons de voir : qui a pu dire qu’élever des ondulées était… un jeu d’enfant ?

Jean PEELMAN

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