Préparation des oiseaux
aux concours

Suivez le guide A.F.O.

Avec la fin des vacances, la période des concours arrive et qu’ils soient “locaux, régionaux, nationaux ou internationaux”, chacun d’eux mérite une attention toute particulière pour la préparation des oiseaux. Cela a déjà été dit, redit et même… “re-redit” dans toutes les revues.

 Si vous présentez des oiseaux, il faut leur donner le maximum de chance de réussite sinon autant les laisser en paix à la maison afin qu’ils se fassent une santé pour une bonne saison d’élevage. Je ne suis pas certain que cela ait été bien compris par tout le monde, mais n’oubliez jamais qu’en présence de deux oiseaux de même qualité (type, taille, couleur), le juge donnera toujours la préférence à l’oiseau qui sera le plus en condition et le mieux préparé. C’est le descriptif du standard qui le dit :

“La condition est essentielle. Un oiseau qui n’est pas en condition ne pourra accéder aux plus hautes récompenses”.

Pour mettre toutes les chances de réussite de son coté, plusieurs conditions doivent être remplies : Sélection, nourriture, préparation (comprenant entraînement et surtout toilettage) et bonnes conditions de convoyage.

Après tout cela, si vos oiseaux n’ont pas bien figuré, il faudra chercher ailleurs la raison de l’échec. La première, c’est une vérité de La Palice …. les autres étaient meilleurs ! Pour les autres raisons possibles vous pouvez, en partie, y remédier au cours de la préparation. De toute façon, n’incriminez pas le juge, il n’a rien à gagner dans l’affaire.

 

Reprenons ces différentes conditions :

 – Sélection : Pour bien réussir cette opération, il faut d’abord être bien imprégné de l’image du standard et de ses couleurs afin de faire une première sélection pendant que les oiseaux sont encore en volière. Pour faciliter cette sélection, mettez avec les jeunes un adulte qui s’est déjà bien comporté en concours, cela facilitera ce premier tri.

Il est fortement conseillé aux débutants de se faire assister d’un éleveur chevronné pour cette opération importante. Éliminez ceux qui présentent des défauts majeurs tels que : tête pincée, front taché, bec saillant, marques “opalisantes” à hauteur des taches auriculaires, ailes démises ou tombantes, pattes déformées et ongles cassés, queue tombante, etc. Lorsque je dis “éliminez”, il ne s’agit là que de concours, car des oiseaux présentant certains des défauts cités feront d’excellents oiseaux de travail.

Quand deux oiseaux semblent très proches l’un de l’autre, cela ne coûte rien de les préparer tous les deux car de toute façon et ce dans la mesure du possible, il est toujours bon de prévoir quelques “réservistes”. Cependant, je pense qu’il est inutile de faire concourir plus de deux oiseaux par série.

La sélection faite, il est temps de les rentrer afin de commencer la préparation.

– Nourriture : On ne peut pas dire qu’une nourriture spécifique doive être donnée aux oiseaux si ce n’est, dès qu’ils sont rentrés de volières, une petite cure de vitamines.

Comme cela doit se faire tout au long de l’année, la nourriture sera la plus variée possible pour ce qui est donné en apport supplémentaire aux graines habituelles : verdure (attention aux pesticides), pâtée et graines germées (dont il faudra stopper la distribution une dizaine de jours avant le concours car il y a risque de salir le plumage et plus particulièrement le masque), pain dur, crevettes déshydratées.

Et bien sûr, comme boisson, de l’eau changée tous les jours.

 – Préparation : Pour que cette phase soit bien réussie, il faut tabler pratiquement sur une période de 2 mois compte tenu en particulier du temps de repousse des plumes (le petit tableau ci-dessous vous le confirmera). La première opération consiste en effet à arracher les plumes longues (et parfois les autres suivant l’état dans lequel elles se trouvent) pour ce qui concerne la queue ; enlevez les perles s’il le faut mais avec beaucoup de précautions et le cas échéant, les rémiges cassées ou fourchues. En effet, le juge inflige des pénalités qui dans son jugement, même par comparaison, viendront s‘ajouter à celles déduites des 100 points du standard idéal.

 

 

Temps de repousse

Pénalités

Longues plumes de la queue

8 semaines minimum

5 pts par plume longue manquante, exclusion si les 2 manquent

Perles ou spots

4 semaines minimum

1 pt par perle manquante

Rémiges

6 semaines minimum

2 pts par rémige manquante

 

Il faut dès le début habituer les oiseaux, surtout ceux venant de volière, à des espaces d’évolution moins importants en les réunissant, dans un premier temps, par groupe de 4 dans les boxes d’élevage ou de 8 si vous avez la possibilité d’enlever la séparation entre ceux-ci. Si possible, accrochez à ces boxes une cage concours dans laquelle il est bon de mettre une grappe de millet de façon à y attirer et habituer les oiseaux.

Dans la deuxième phase, au bout d’un mois environ, nouvelle réduction du volume; dans le cas de boxes doubles, remettre la séparation et commencer tous les 3/4 jours les pulvérisations d’eau très chaude, et aussi les stages en cages concours qui faciliteront une bonne présentation devant le juge ; cette dernière opération se faisant par roulement en fonction du nombre de cages à votre disposition.

 Ces stages réguliers en cages concours seront plus ou moins longs suivant l’aptitude d’adaptation des différents sujets. Le séjour de l’oiseau qui se perche facilement et reste calme sera beaucoup plus court que pour un autre très agité. Dès maintenant, avec une baguette (comme le fera le juge) il faut forcer l’oiseau à “travailler” c’est-à-dire à monter sur le perchoir s’il est trop souvent en fond de cage ; il est par ailleurs conseillé de changer souvent la cage de place et d’orientation pour habituer les oiseaux aux mouvements et changements de situation qu’ils subiront nécessairement durant l’encagement et le jugement. De tout cet entraînement, dépendra leur présentation devant le juge.

Au fur et à mesure que la date du concours approche, il faut accélérer les pulvérisations d’eau bouillante, mais rassurez-vous le pulvérisateur (identique à celui utilisé en petit jardinage) ne diffuse qu’un brouillard tiède sans danger pour l’oiseau. La dernière pulvérisation, la veille du départ, sera faite dans les mêmes conditions avec dans l’eau quelques gouttes de shampooing “bébé”, ce qui donnera au plumage un brillant supplémentaire.

Arrive un moment crucial : il faut toiletter et ce n’est pour personne une mince affaire ! Les opérations précédentes sont toutes aussi importantes les unes que les autres mais, sans aucun doute celle-ci, est la plus stressante pour l’éleveur surtout lorsque celui-ci n’a pas une grande expérience de ce genre d’exercice. Bien entendu, cela est surtout valable pour le toilettage du masque, le reste étant beaucoup plus simple.

Si vous êtes un tantinet veinard, il y aura bien autour de vous un éleveur chevronné pour vous donner un coup de main ; n’allez pas jusqu’à lui baiser les mains… mais appréciez son aide !

Un bon conseil pour les néophytes : commencez votre entraînement, et cela le plus tôt possible, sur des oiseaux adultes ou des jeunes qui n’iront pas au concours; l’opération n’est pas douloureuse, elle leur paraîtra seulement un peu longue… à vous aussi d’ailleurs, du fait de votre inexpérience ! La patience est une qualité essentielle, particulièrement en élevage, vous devrez en avoir dans ce cas également.

Il vous faudra aussi un bon matériel. Il n’est pas d’importance, mais trouver une pince à épiler qui convienne parfaitement relève le plus souvent de l’exploit ; combien de ces “objets” ont été testés sans succès ! Dans ce cas, plus que la patience, la chance a son rôle à jouer à moins que dans la trousse à maquillage de Madame vous trouviez votre bonheur…. mais ne lui dites surtout pas que c’est moi qui vous ai conseillé cela. Quoi qu’il en soit, n’hésitez jamais à contacter un éleveur expérimenté qui vous conseillera ou vous aidera utilement.

Donc, seul le toilettage du masque est toléré. Rappelez-vous le standard : “6 perles aussi grosses et rondes que possible, implantées dans le 1/3 bas du masque, espacées régulièrement. Les 2 perles placées extérieurement étant recouvertes en partie par les taches auriculaires”.

À propos des perles, il faut tout de même noter une différence de forme pour les perlées et de nombre pour les pies danoises. Pour réussir au mieux l’opération, il faut la commencer 5/6 jours avant l’expo, en particulier pour les oiseaux qui ont un masque fort chargé en perles nécessitant un “débroussage” préalable, ce qui facilitera d’autant l’intervention finale la veille du départ. Cette première intervention présentant également l’avantage de laisser le temps à l’oiseau pour replacer ses plumes ; mais ne cessez surtout pas les vaporisations d’eau.

Que ce soit “débroussaillage” ou “finition”, la façon de procéder reste la même : l’oiseau sur le dos dans la paume de la main, le tenir fermement de chaque côté de la tête (je vous laisse le choix de la main, selon que vous êtes droitier ou gaucher !). Avec la pince, serrer à sa base la plume que vous voulez enlever et tirer d’un coup sec vers le bas. Il faut bien prendre le temps nécessaire car une fois que la plume est arrachée, il n’est plus question de … recoller les morceaux. Si besoin est, remettre l’oiseau dans la cage entre l’arrachage de chaque plume de manière à bien apprécier si l’opération est en bonne voie ; de plus, bien souvent, cela permet aussi de mieux repérer les autres perles à enlever.

Les plumes longues de la queue ont pu souffrir aussi durant l’entraînement, il est nécessaire de les “remettre à neuf”. Pour ce faire, tremper l’ensemble des plumes dans de l’eau très chaude et lisser, en particulier les plus longues, avec le pouce et l’index tout en les tenant serrées à la base de l’autre main pour éviter de les arracher. Pour consolider, les tremper dans de l’eau froide et ce qui est le fin du fin… passer un glaçon dessus si les dégâts étaient importants. Ces opérations sont à faire le dernier jour en même temps que vous peaufiner le masque. Ce n’est que lorsque tout sera terminé, que vous pourrez vous rendre compte si vous avez réussi ou non un chef-d’œuvre !

 – Transport, convoyage, encagement :

Le problème des cages est essentiel, depuis bien des années cela est rabâché régulièrement avec juste raison. Ne sommes-nous pas le seul pays européen où les organisateurs de concours doivent mettre des cages à la disposition des exposants !

L’idéal est de posséder ses propres cages d’exposition, pour des tas de raisons d’ailleurs : sanitaire, moins de manipulations des oiseaux et pour un entretien régulier entre autres. Si vous êtes dans ce cas, vos oiseaux ont toutes les chances d’arriver dans la salle d’exposition dans la meilleure forme.

Un bon lavage, le cas échéant un petit coup de pinceau, ne pas laisser sur le porte-étiquettes… celles de l’année précédente, autant de petites choses qui peuvent peser dans la balance à l’instant où le juge choisira le champion !

S’il vous faut transporter ou expédier vos oiseaux en cageots, je ne peux que vous recommander de prendre toutes les précautions possibles : ne surchargez pas les cageots, évitez aussi ceux qui ont les dimensions d’une volière. Ne mettez dedans ni pomme, ni eau, les perruches supportent très bien des voyages aussi courts et vous leur éviterez ainsi d’arriver dans un état tel que vous aurez travaillé en pure perte ; ce serait bien dommage pour vous bien sûr mais aussi pour vos oiseaux.

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